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Le
1 Mars
(fête du Printemps) |
Ce jour-là
les roumains fêtent avec joie le premier jour du printemps
qui vient chasser l'hiver. C'est par des fleurs et par des "martisoare"
que les gens manifestent leur bonheur. Un
"martisor" (diminutif de "martie -mars") est
une fine ganse formée de deux fils tressés, l'un blanc
et l'autre rouge, auxquels on
attache une petite figurine en bois ou en métal (un coeur,
une lettre, une fleur, un ramonneur, un fer a cheval, ou un trèfle
à quatre feuilles), qui joue le rôle de port-bonheur.
On porte le "martisor" attache au revers des vestons ou
noués au poignet. On
offre d'habitude des "martisoare" aux femmes, (et aux
hommes en Bucovina et souvent au nord de la Moldavie) et des fleurs
de printemps (des perce-neiges et des violettes) avec le voeux d'avoir
un printemps beau et ensoleille ! |
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Strigare
peste sat (Les cris
au dessus du village) |
Dans les
villages de la Transylvanie, du Banat ou de l'Olténie,
on pratique encore une vieille tradition, un jour avant le début
du carême de Pâque (qui dure 40 jours). Les jeunes
hommes d'un village se réunissent le soir sur une colline
prés du village, allument de grands feux de buissons et
de broussailles, se divisent en deux groupes et commencent un
dialogue, en criant sur les nouvelles du village. Le but c'est
de faire entendre les vertus des villageois, de critiquer les
défauts et de nommer les jeunes femmes non-mariées,
qui ne se sont pas distinguées dans la communauté
pendant l'année passée. Toutes les filles dont on
sait qu'elles sont paresseuses et ne balaient même pas la
cour de leur maison, qu'elles désobeissent à leurs
parents, qu'elles sont méchantes et infatuées s'entendent
citer dans les cris des jeunes hommes auquels tous les villageois
prêtent l'attention. Chaque fille dont on a crié
le nom ce soir-là, ne pourra pas théoriquement se
marier pendant l'annee en cours. Il y a pourtant des cas ou un
jeune homme crie le nom d'une fille justement pour éloigner
les autres prétendants de cette fille, afin qu'il puisse
l'épouser ensuite sans problèmes! Par contre, les
soirées peuvent finir dans une petite bagarre, si les parents
d'une jeune fille déshonorée par les bans reconnaissent
la voix du garcon qui a crie son nom. Ils attendent son retour
dans le village et lui appliquent une correction, dans l'amusement
général des autres:)
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Les
Pâques roumaines |
En attendant
les Pâques, la plus grande fete orthodoxe roumaine, les Roumains
préparent minutieusement pendant sept semaines leurs âmes
et leurs habitations pour recevoir le mieux possible la nouvelle
des Paques: "Jesus a ressuscité!" de nouveau pour
éffacer les péchés des chrétiens. Les
Roumains orthodoxes font le carême (manger seulement des plats
végétariens) pendant 40 jours avant cette fête.
La dernière semaine, "la Grande Semaine", est la
plus importante. Ils vont a l'église chaque nuit, où
ils écoutent les "vepres pascales". Le Grand Vendredi,
les fidèles adorent une installation qui symbôlise
le
tombeau de Jésus, en lui apportant des fleurs, des oeufs
ou du blé, des germes. le lendemain, le Grand samedi, les
prêtres et les fidèles célèbrent à
minuit l'Office de Résurrection du Christ,qui marque le début
de la fête de Pâques et qui sera repris les trois jours
suivants. Vers cet Office les fidèles apportent des bougies
allumées. Une autre pratique qui se maintient encore c'est
d'aller au cimetière avec ces bougies allumées, pour
apporter a ceux qui sont morts la nouvelle de la résurrection,
de sorte qu'aprés minuit, les
tombes de chaque cimetière sont éclairées par
ces petites bougies. Pendant la Grande Semaine, les femmes finissent
le ménage de leurs maisons et de leurs cours, achètent
des vêtement nouveaux qui seront habillés le dimanche
de Paques et commencent a préparer le menu traditionnel.
En premier lieu elles font orner des oeufs, qui sont un élément
indispensable pour la commémoration de Jésus Christ
et qui sont devenus le symbole de la résurrection de Jésus,
qui s'est levé de son tombeau comme un oisillon éclos.
Les femmes peignent les oeufs en rouge ou, le plus souvent, les
ornent de plusieurs couleurs, de motifs floraux ou religieux, en
faisant appel le plus souvent a tout leur talent pour bien les orner.C'est
leur invention et leur imagination qui décident du choix
des motifs décoratifs des oeufs. Elles préparent aussi
le "cozonac" (sorte de brioche, mais beaucoup meilleure!)
et aussi la "pasca", qui est un gateaux spécial
pour les Paques (mélange de cozonac et de fromage de vache),
et qui doit avoir une croix tressée dans la pate. Les autres
plats traditionnels, comme le "bors"(le potage aigre),
les "sarmale", le roti d'agneau, ou le "drob"
(plat d'abats d'agneau mélangés à l'oignon
vert et au fenouil) ne manquent pas au déjeuner de fête
du dimanche de Paques, qui devrait reunir autour de la table tous
les membres d'une famille.
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Udatul
(L'arrosage) |
Au premier
jour de Pâques, dans de nombreuses localités de la
Transylvanie les jeunes hommes rendent visite a toutes les filles
qui ne sont pas mariées et les arrosent avec de l'eau ou
avec du parfum. A la campagne la malice des garcons les pousse jusqu'à
verser un seau d'eau sur la tête des filles malchanceuses
qui se promènent dans les rues! Dans les villes on préfère
quand même le parfum, et, en en arrosant les filles, les garcons
prononcent une sorte de poésie ou ils disent qu'ils sont
venus arroser la fleur de la famille visitée pour qu'elle
pousse belle et grande!
(Merci à Ramona, étudiante à
Iasi pour ces textes sur les traditions roumaines:) |
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Ignatul
(le 20 décembre on tue le cochon pour les fêtes à
venir) |
Une
grande effervescence règne dans les campagnes roumaines,
le 20 décembre. Cest l « ignatul »,
le jour où on tue le cochon, en prévision des fêtes
à venir et de lhiver. La famille, les tantes, les cousins,
les voisins, les amis sont mobilisés sous la direction dun
« homme de lart », venu avec tous ses instruments
et que lon paye. Dès laube, pour pouvoir terminer
avant la nuit, vite arrivée à cette époque,
les femmes chauffent leau, apprêtent les ustensiles,
alors que les hommes sorganisent pour tuer lanimal après
avoir avalé une « tsuica fiarta » (tsuica brûlante).
Auparavant, la tradition veut que lon installe le dernier-né
sur le cochon pour quil grandisse « gras si sanatos
» (gras et en bonne santé) sil sagit dun
garçon, « grasa si frumoasa » (grasse et jolie)
pour les filles
suivant les canons de beauté autrefois
en vigueur. Toutes ces pratiques se réfèrent indistinctement
au rites aussi bien dacs, grec, celtes, perses, plus païens
que religieux, et visent à honorer tous ceux qui participent
à lévénement. Commencent alors le dépeçage
et les préparations. Les femmes lavent les intestins, la
viande est passée au hachoir pour faire les « cârnati
», ces saucisses que les Roumains apprécient lorsque
leur goût est remonté avec de lail et du paprika,
trouvant les nôtres fades. Avec les abats on confectionne
les « caltabosi », et avec le sang, les « sângerete
», boudins. Plusieurs de ces mets
seront enfumés, pendant plusieurs jours, au-dessus dun
feu de bois. Les hommes préparent le lard. Du sel est mis
sur les gros morceaux de viande pour les conserver, à moins
quon ne les fasse frire dans la graisse
ou quon
ne les installe directement dans le congélateur. Pas une
goutte de graisse nest perdue. Elle est versée dans
de grands bocaux et remplacera lhuile pour les fritures à
venir.
La vessie est bien lavée, gonflée et donnée
aux enfants pour jouer au ballon. Pendant toute la journée,
on se partage les « soric », peau croustillante que
lon a fait frire et que lon déguste avec de la
tsuica. En fin daprès-midi, pour remercier tous ceux
qui sont venus prêter la main, la « gospodina »
(maîtresse de maison), a préparé, avec ses aides,
la « pomana porcului », repas funéraire du porc,
la « pomana » étant le repas servi à lissue
dun enterrement et les morceaux de brioche distribués
aux pauvres à cette occasion.
Sur la table, dans une chaude ambiance, entretenue par la tsuica
et le vin rouge, a pris place une énorme mamaliga, polenta
à base de farine de maïs, accompagnée de viandes
frites et de « muraturi », cornichons aigres-doux et
poivrons rouges marinés. A lissue de la journée,
ceux qui ont encore quelque énergie aideront à ranger,
le nettoyage se poursuivant souvent le lendemain.
(Merci à Alain pour ce texte gracieusement
offert par Amitié-Partage)
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